La voie du coeur





La Voie du Cœur commence
là où ta tête ne sait pas aller,
là où tes yeux ne peuvent plus voir,
là où tes oreilles ne peuvent plus entendre.
Cette voie te conduit,
au-delà de tes peurs, de tes doutes,
au -delà des apparences,
au-delà des sensations,
et des mots de l'intellect,
dans le grand silence,
là où se révèle l'indicible lumière...
La voie du cœur est le chemin vers l’âme

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A La Ligerie, l'Ahimsa, l'Attention bienveillante est notre pratique commune. 

Veiller à ne pas blesser, veiller à respecter la liberté, veiller à la vérité, telles sont les bases de l'Ahimsa: la Bienveillance, expression de la Voie du coeur.

Mais cette pratique n'est que le support d'un mouvement intérieur plus essentiel, que l'on nomme l'Abandon.

L'abandon est un total lâcher-prise empli de confiance et d'amour.

Nous sommes inspirés par le Shuddhadvaita l'une des écoles du Vedānta qui appartient à la tradition indienne établie par Vallabha  vers le xve siècle de notre ère.

Dans ce système métaphysique, c'est le Brahman pur et seulement le Brahman pur qui est l'Effet et la Cause de ce Monde (la Création est le Jeu de Dieu).

Cette école philosophique pense le Tout comme étant une substance unique ; ce non-dualisme pur voit l'égalité dans l'essence du Soi individuel, l'âtman, avec le Soi suprême, Dieu. Il n'y a aucune différence réelle entre les deux .

Notre passage sur Terre trouve sa justification et sa plénitude lorsque l'on se met au service du Divin. L'Eveil n'étant que le fruit de l'évolution de la conscience, qui s'accomplit naturellement sans attente ni crispation.

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Le coeur est le lieu de notre nature spirituelle, le temple de Dieu. C’est un espace très sensible où l'on rencontre la beauté et le mystère de de Dieu. Le coeur est le lieu où l'on peut voir Dieu! "Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu." (Jésus)
Jésus s'éloignait parfois de ses disciples pour être seul.
''Au matin, à la nuit noire, Jésus se leva, sortit et s'en alla dans un lieu désert; là, il priait..'' (Marc). ''Jésus s'en alla seul dans la montagne pour prier…'' (Luc).
Pourquoi faisait-il cela ? La prière qu'il pratiquait ne consistait pas à réciter le ''notre père'' ou à parler simplement à son Père céleste durant ses journées. Il se retirait pour pratiquer une méditation. Cette méditation en secret, était une forme de méditation du cœur. On la reconnait dans les paroles de Jésus.
"Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande."
La Méditation du coeur n'est pas une technique, ce n'est pas réciter des mantras, visualiser des choses, observer ses pensées, faire le vide où je ne sais quoi. La Méditation du coeur est l'art du recentrage dans le coeur profond. Un art de vivre intégratif, car tous les aspects de la vie sont intégrés dans cette quête attentive, silencieuse, bienveillante et amoureuse. Ils n’y a pas d’un coté la prière de l’autre la vie. Non, tout est lié ! Mais cette prière exige de se retirer.
le Lieu secret du cœur est le Royaume des cieux: 

« Le royaume des cieux est semblable à un trésor cache. » (Matthieu)

"Nous avons parfois l'impression de vivre en paix, car nous ne vivons pas au milieu d'un champ de bataille. L'absence d'opposition ou de conflits apparents n'est pas la paix. Alors qu'est-ce que la paix, la paix authentique ? Pas juste la non-violence, mais la paix profonde qui se trouve dans le coeur de chaque être humain sur terre ! Car il existe une paix qui a quelque chose à voir avec chaque individu. Une paix qui réside dans le coeur de chaque être humain. Une paix qui n'est pas temporaire. Une paix qui n'est pas liée à la politique. Une paix qui ne réside pas dans des théories ou des formules qui expliqueraient comment devrait tourner le monde. Une paix qui est la présence d'une belle chose et pas l'absence de quoi que ce soit !La paix vient de l'intérieur, la paix vient du cœur !Cultiver notre paix intérieure contribue à faire croitre la paix dans le monde. Tout le monde, même notre ennemi est entièrement motivé par la quête du bonheur. Réaliser une paix authentique suppose de transformer notre nature egotique . La paix est une qualité de rencontre, une justesse du coeur. Elle jaillit de l'intérieur et se vit dans la rencontre avec l'autre, et aussi avec la nature. Elle exige de poser des actes justes, conscients et libres. La véritable paix suppose un courage qui dépasse celui d'aller à la guerre. Elle est activité du coeur..." (Extrait de Etre un coeur de paix)


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L'Atma-yoga vise non seulement à nous faire passer de la conscience egotique habituelle, à la conscience divine, mais encore à faire descendre ici-bas, dans le mental et le corps et la vie relationnelle, cette divine conscience, pour la manifester sur la terre, dans la matière, dans notre vie quotidienne.


Le Bhakti Yoga (yoga de la dévotion) est souvent hermétique pour les Occidentaux. Et pourtant, il s’agit  de la Voie du cœur, la voie de la confiance en la Vie, de la Voie de l’Amour qui relie tout


Le Yoga du cœur et de la Joie Intérieure, le Bhakti Yoga, donne cette énergie douce d’ouverture, tranquille, paisible et heureuse, dans le lâcher-prise de nos tensions intérieures et l’abandon à ce qui nous dépasse.


Le mot bhakti vient de la racine bhaja (ou bhaj) qui signifie adorer, servir, aimer, être dévoué. En yoga, bhakti désigne l’état ressenti lorsque les qualités du cœur, s’expriment dans la réalité vécue. Le bhakti yoga est la voie qui permet d’atteindre cet état. 

On considère souvent que le Bhakti Yoga est la voie du lâcher-prise, puisque le Bhakta s’en remet complètement au Divin, tel le petit du chat, qui peut s’abandonner pour se laisser transporter par sa mère, par opposition au petit du singe, qui doit s’agripper à sa mère pour ne pas tomber.

Dans un des grands textes traditionnels indiens expliquant le Bhakti Yoga, celui intitulé les Bhakti Sutras selon Narada, on lit :

« Maintenant, par conséquent, nous enseignons la Bhakti, ou la Religion de l’Amour divin.

La Bhakti est un amour intense pour Dieu.

En soi, cet amour divin est une félicité immortelle.

En l’obtenant, un homme devient parfait, immortel et à jamais satisfait. En l’obtenant, un homme ne désire rien d’autre ; il ne s’afflige plus, est libre de la haine ou de la jalousie ; il n’éprouve pas de plaisir dans les vanités de la vie et perd tout désir de gagner quelque chose pour lui-même.

Le dévot peut devenir d’abord ivre de félicité.

Ensuite, ayant réalisé Cela, il devient inerte et silencieux et ne trouve plus son plaisir qu’en l’Atman [le Soi, Dieu ou la Conscience Suprême]. » 

Dans la Bhagavad-Gītā, Krishna enseigne les différentes voies du Yoga à Arjuna. Il y explique entre autre le Bhakti Yoga :

« Celui qui, voué au yoga, est pur, maître de soi, tient ses sens soumis, pour qui son âme se confond avec l’âme de tous les êtres, même s’il agit, il n’est point souillé.

L’adepte du yoga est fondé, en vérité, à estimer qu’il n’agit pas. Qu’il voie, qu’il entende, qu’il touche, qu’il sente, qu’il mange, qu’il marche, qu’il dorme, qu’il respire, qu’il parle, qu’il lâche ou qu’il appréhende, qu’il ouvre ou ferme les yeux : tout cela, ce sont pour lui les sens réagissant au contact des objets sensibles. Celui qui, fondant en Brahman tous les actes, agit en plein détachement, le péché ne s’attache pas à lui pas plus que l’eau à la feuille du lotus. Le corps, le manas (organe central de perception qui se superpose au cinq sens), l’esprit, les sens mêmes ainsi parfaitement dégagés, les yogins, agissant en dehors de tout attachement, travaillent à la purification intérieure.

Celui qui pratique le yoga s’affranchit du fruit des actes et atteint la paix immuable ; celui qui ne la pratique pas, attaché au fruit sous la poussée du désir, demeure lié. » (Bhagavad Gita, chapitre 53 )

Navavidha Bhakti – les neuf modes de dévotion

Il est bon de se pencher sur les modalités d’expression de cette Bhakti, car on s’aperçoit qu’elles dépassent le contexte culturel de l'Inde.

Il y en a neuf, selon le Bhagavata Purana :

Shravana ou satsang – Écoute des discours spirituels et chants dévotionnels
Kirtana – Chanter ou parler de Dieu
Smarana – Se souvenir de Dieu
Padasevana – Service « au pied des Saints »
Archana – Onction, rituel
Vandana –S’incliner devant Dieu
Dasya – Se comporter comme le serviteur de Dieu
Sakhya – Se comporter comme l’ami de Dieu
Atmanivedana – Sans condition, s’offrir à Dieu.

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Extraits du livre "La source ineffable"

"Mon parcours conscient commença vers 20 ans, j'étais déja fasciné par les spiritualités orientales, lisant la Bhagavad Guita de Sri Aurobindo, les yogas pratiques de Swami Vivekananda, les poésies chinoises taoistes et surtout Krishnamurti. Puis un appel vers l’Inde, se manifesta. 

Découverte d’un autre monde, d’une autre planète. Un émerveillement. Et un choc. Rencontre avec un sage, Sri Manoharan, à Calcutta, par "hasard. Il me fait plonger dans une autre dimension. Ce que j'avais lu sur les yogis est vrai. Un deuxième voyage et la rencontre totalement inattendue mais irresistible avec Mère (Maa), dans un tout petit ashram traditionnel, en Orissa."

Alors commença une autre vie... pour engendrer une nouvelle naissance... Vivant en Inde, auprès de Mère, je rencontre Krishnamurti à Madras...  Et lors de mes retours en France, je suis hébergé dans des monastères chrétiens, surtout dans la famille franciscaine, aidé en toute chose par la Providence. Plusieurs séjours prolongés se succéderont ainsi auprès de Mère. La sadhana, le travail sur soi, se poursuit.
"Un jour, j'ai vu avec desespoir que je n'avais pas encore établit la paix profonde dans mon coeur après plus de quarante années de ma vie à m'y efforcer. Alors je me suis assis, et j'ai dit fermement: "je ne bougerai pas jusqu'à ce que j'ai trouvé..." 

Le Feu de la Conscience de Vérité brûla tout. Expérience trop intime pour en parler alors. S'en suivit dix années de vie simple, tout à fait ordinaire, discrète, jusqu’à comprendre que ce que j'avais vécu pouvait aider d’autres personnes à cheminer. Alors vint l'écriture de livres, puis des stages, des entretiens et  puis la transmission de l'Atma yoga, la voie de l'âme, par l'Accompagnement. 

"Je ne fais partie d’aucune tradition, même si j'ai cheminé essentiellement en Inde, et vécu parmi les Franciscains en France. Aujourd'hui, je respire, travaille, témoigne et transmets ce que la vie m'a conduit à découvrir: la joie d'être soi, la douceur du Cœur Divin.

 C'est lors d'une intense retraite méditative, qu'apparut ce que je cherchais, sans le savoir, depuis des années dans mon cheminement spirituel. Le Voile se déchira. Une conscience totalement autre, une conscience  lumineuse, où tout est Un, une conscience éternelle se révéla derrière tous les phénomènes de notre monde. Tat Twan Asi. Une Conscience d'Amour et de Lumière qui est partout. Comment en parler? Et cela est plus réel que le plan terrestre. La quête a cessé, mais pas le chemin. Une autre étape de vie a commencé. D'abord dans le secret du cœur, puis maintenant dans une ouverture au monde. J'ai hésité longtemps à témoigner de ce que je venais de vivre. D'abord je ne pensais pas que cela pouvait intéresser qui que ce soit. Et puis je ne voulais pas que l'on me regarde trop bizarrement. J'étais intérieurement changé, tout en ayant bien sur toujours la même personnalité de surface. Mais maintenant, je sais que l"être est conscience illimitée. La personnalité avec ses besoins et insatisfactions s'est effacée, ou plutôt est devenu servante. Le monde apparait désormais comme un jeu, une pièce de théatre, un espace dramatique et en même temps lumineux ! 

Le Divin est ma respiration..." (Patrick Vigneau)


     




Maa, (1932-2002) me conduisit des ténèbres à la Lumière, elle m'accompagna pendant des années, discrète elle guida quelques disciples... jusqu'au bout, selon les règles de l'Atma yoga.
Sa guidance s'adaptait à la personnalité de chaque disciple, sa présence dans le quotidien exprimait son enseignement: le Vishishadvaita, la non-dualité qualifiée, où Jnana et Bhakti s'unissent.

Dialogue (1984) vécu avec une double traduction du français en Anglais puis en Oriya


Q: Pourquoi certains maitres ont beaucoup de disciples et d'autres très peu, comme vous?
Maa: Je suis venue pour retrouver quelques âmes et les conduire jusqu’au bout.

Q : Que voulez-vous dire par jusqu’au bout ?
Maa : (silence) … (sourire)

Q : N’êtes-vous venu que pour quelques êtres ? Certains viennent à l’ashram pour suivre des cours avancés de yoga, mais ne restent pas, pourquoi ?
Maa: je ne suis pas ici pour former des professeurs de yoga mais pour aider les êtres qui souhaitent réaliser Dieu. Ceux qui sont prêt à suivre un chemin (une sadhana), quels qu’ils soient, peuvent venir à moi, je les aiderai.

Q: Le travail de la Mère, dans le monde, se poursuit sans arrêt, n’est-ce pas?
Maa: Oui, sans arrêt, et depuis toujours. Je prépare la conscience de certains individus. L’humanité doit évoluer. Et certaines choses vont devoir être changées. Sinon la destruction sera nécessaire. Cependant la compassion et l’amour sont toujours présents.

Q: Quelle est la meilleure façon de vivre?
Maa: Pratiquez de tout votre cœur une sadhana. Vous pouvez mener une vie normale; la sadhana peut se faire dans le cadre d’une vie de famille. Il n’est pas nécessaire de devenir moine. Le Divin est partout Mais quoi que vous fassiez, souvenez du Divin autant que possible. Votre seul but devrait être de toujours aspirer à Dieu. Et sachez que où que vous soyez, si votre aspiration est sincère, je serai avec vous.

Q: Est-il important de prier?
Maa: J’entends vos prières. Si vous me demandez quelque chose, humblement et avec amour, vous le recevrez. Mais vous devez demander de tout votre cœur, et avec une foi pure. S’il s’y trouve quelque orgueil, ou mensonge, ça ne passe pas. Mais ultimement ne demandez que l'Abandon à Dieu, il vous faut vous abandonner. La récompense de cet abandon, c’est la félicité (Ananda).

Q: Comment trouver du temps pour prier ou méditer pendant la journée quand on travaille ?
Maa: Ce n’est pas difficile; pratiquez le japa (répétition d'un mantra ou invocation du Nom de Dieu). Par le japa vous avez un contact intérieur avec Lui. Si vous le faites avec foi, vous Le réaliserez rapidement. Le japa est facile et peut se pratiquer silencieusement dans le cœur, partout, au milieu des tâches quotidiennes. Le nom divin, répété avec amour, crée une vibration particulière qui va former un champ de conscience nouveau en vous. 

Q: Je ne me sens pas attiré par cette pratique, est ce vraiment utile?
Maa : Si vous êtes capable de tout quitter en ce monde vous pouvez partir dans l'investigation du Soi, autrement si vous restez dans le monde, des exercices simples vous aideront et ma Grace fera le reste.  Si vous voulez recevoir ma Lumière et mon aide quand je ne suis pas physiquement avec vous, pratiquez le japa lié à un des Noms de Dieu.  Le japa ouvre le cœur. C’est cela qui est important : l’ouverture du cœur. Par le japa vous aurez un contact intérieur permanent avec moi. Si vous voulez faire de vrais progrès dans la sadhana,  engagez-vous-y de tout votre cœur. 

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